Les établissements pénitentiaires français ont franchi un nouveau cap avec 83 681 personnes détenues au 1er mai 2025, un chiffre sans précédent. Face à seulement 62 570 places opérationnelles, la densité carcérale grimpe à 133,7%, contre 125,3% l’année précédente.
Cette hausse marquée de 6 000 détenus en un an ne résulte pas d’une augmentation de la délinquance, selon l’Observatoire international des prisons (OIP). Prune Missoffe, responsable de plaidoyer à l’OIP, pointe du doigt « des politiques pénales de plus en plus répressives ».
L’administration pénitentiaire identifie deux facteurs structurels majeurs : le traitement médiatique de l’insécurité et les crises économiques. « Plus vous êtes en situation de précarité, plus vous risquez d’être incarcérés », souligne Prune Missoffe.
Pour endiguer cette situation, l’OIP préconise la mise en place d’une régulation carcérale stricte, limitant le taux d’occupation à 100% dans les prisons. La construction de nouvelles places, solution privilégiée les gouvernements successifs, ne résout pas le problème selon l’organisation : « Plus on construit des prisons, plus on enferme des personnes détenues, sans améliorer les conditions de détention. »
Cette surpopulation record intervient alors que la France fait régulièrement l’objet de critiques sur ses conditions de détention, notamment de la part des instances européennes.
