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Le numéro 2 du MoDem a exprimé son mécontentement face à ce qu’il considère comme un glissement du bloc central vers des positions plus droitières, notamment sur les questions régaliennes.
Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche et publié samedi 24 mai, Marc Fesneau, patron des députés MoDem et proche de François Bayrou, n’a pas mâché ses mots concernant l’évolution idéologique au sein de la majorité présidentielle.
« Dans le bloc central, on en vient à porter les discours, les thèses, les propositions de la droite, voire de l’extrême droite. Mais ce n’est pas ça, le centre ! Ce n’est pas ça l’aventure que nous avons voulu construire avec Emmanuel Macron en 2017 »
Le député pointe spécifiquement du doigt la « surenchère croissante » sur les sujets régaliens – autorité, sécurité, immigration – de la part de figures comme Gabriel Attal, chef de Renaissance, Édouard Philippe, patron d’Horizons, ou encore Gérald Darmanin, ministre de la Justice.
Selon lui, cette surenchère pose problème à plusieurs niveaux. D’abord parce qu’elle n’est « pas bordée juridiquement, puisqu’elle n’est souvent pas conforme au cadre européen ou à notre droit constitutionnel », mais aussi parce qu’elle « vient stigmatiser, antagoniser, fracturer » la société française.
Des ambitions personnelles qui déforment le projet initial
Marc Fesneau établit un lien direct entre cette évolution et les ambitions présidentielles en vue de 2027. « Les intérêts personnels en vue de 2027 invitent à l’excès. Ne l’oublions pas : les Français préfèrent toujours les originaux à la copie », avertit l’ancien ministre de l’Agriculture, membre de la coalition macroniste depuis sa formation en 2017.
Face à cette situation qu’il juge préoccupante, le numéro 2 du MoDem adopte une posture combative : « Nous ne laisserons pas faire. Je sais qu’au sein du bloc central, beaucoup expriment des doutes. Soyons nombreux pour ramener tout le monde à la raison. Parce que la démagogie ambiante est toxique. »
Cette prise de position intervient dans un contexte de tensions accrues au sein de la majorité présidentielle, où les différentes composantes tentent de se positionner dans la perspective de l’après-Macron, tout en naviguant dans un paysage politique français de plus en plus polarisé.
La sortie de Marc Fesneau illustre les fractures qui se dessinent au sein du bloc central, entre ceux qui souhaitent maintenir le cap centriste originel et ceux qui semblent tentés un virage plus à droite sur les questions de sécurité et d’immigration.