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Le ministère de l’Agriculture a annoncé mardi 20 mai une réduction drastique du budget de l’Agence bio. Cette coupe de 15 millions d’euros intervient paradoxalement lors du 40e anniversaire du label bio français.
L’annonce a provoqué une forte réaction de la part des représentants du secteur biologique. « C’est l’incompréhension totale pour nous », a déclaré sur franceinfo Loïc Madeline, co-président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB).
Un timing contesté
Cette réduction budgétaire de 58% frappe l’organisme chargé du développement et de la promotion de l’agriculture biologique en France. Pour le co-président de la FNAB, cette décision représente « une façon détestable de fêter les 40 ans du label bio, au moment où on a le plus besoin de son soutien et de sa reconnaissance ».
Le responsable souligne le décalage entre cette mesure et les enjeux actuels : « Au moment où on projette l’agriculture bio comme un élément de transition important et pertinent. La science ne cesse d’encenser le modèle agrobiologique, que ce soit sur les questions d’eau, de biodiversité, de santé. »
Une filière qui se sent dévalorisée
La filière bio représente aujourd’hui une part significative du paysage agricole français. « On a l’impression d’être considérés comme une filière de seconde main, alors qu’on est une filière importante, puissante, on représente 60 000 fermes en France, 10% de la surface », plaide Loïc Madeline.
Un frein aux conversions
Cette annonce s’inscrit dans un contexte déjà difficile pour le secteur. Le co-président de la FNAB regrette que « ces signaux contraires, aujourd’hui, avec un rééquilibrage des prix plutôt à la faveur de l’agriculture conventionnelle n’incitent pas à la conversion » des exploitations vers le bio.
La question se pose désormais de savoir comment l’Agence bio pourra maintenir ses missions avec des moyens aussi réduits, et quelles seront les conséquences pour les agriculteurs engagés dans cette démarche.