© Maxppp – Delphine Goldsztejn
François Ruffin a annoncé qu’il soutiendra la proposition de loi sur l’aide à mourir lors du vote solennel prévu mardi à l’Assemblée nationale, tout en exprimant des inquiétudes concernant l’accès aux soins palliatifs en France.
Invité de l’émission « Questions politiques » sur France Inter, franceinfo et Le Monde ce dimanche 25 mai, le député de la Somme apparenté au groupe Écologiste et social a partagé sa position nuancée sur ce texte très attendu.
Un soutien assorti d’une « alerte » sur les soins palliatifs
« Je le voterai, mais je mets une alerte sur les soins palliatifs », a déclaré François Ruffin. Le parlementaire pointe un décalage majeur entre les déclarations d’intention et la réalité du terrain concernant l’accès à ces soins.
« Le principe est déclaré, il y aurait un accès aux soins palliatifs sur tout le territoire, pour tous les citoyens. Très bien, c’est la déclaration. Mais moi, j’ai un gros doute sur les moyens », a-t-il expliqué, rappelant qu’actuellement « un malade sur deux n’accède pas aux soins palliatifs. »
Des moyens jugés insuffisants face aux besoins croissants
Le député s’inquiète particulièrement du budget alloué le gouvernement – 1,1 milliard d’euros sur 10 ans – qu’il considère largement insuffisant pour répondre aux défis actuels et futurs.
« Ça ne comble pas ne serait-ce que les besoins d’aujourd’hui. Entre-temps, il va y avoir plus 20% de malades qui en auront besoin avec le vieillissement démographique », a souligné François Ruffin.
Face à cette situation, le député craint que la France ne se retrouve dans dix ans « grosso modo dans la même situation avec un malade sur deux qui n’a pas accès aux soins palliatifs. »
Un débat « respectueux » et un texte « équilibré »
Malgré ses réserves sur le volet des soins palliatifs, François Ruffin salue la qualité des échanges qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale sur ce sujet sensible. « Il y a d’abord eu un débat respectueux parce que toutes les positions en la matière sont respectables », a-t-il affirmé.
Le député a également qualifié le texte d' »équilibré », estimant qu’il comporte « un certain nombre de garde-fous » nécessaires pour encadrer cette pratique.
La proposition de loi sur l’aide à mourir sera soumise au vote solennel des députés ce mardi, marquant une étape décisive dans ce débat de société majeur.