François Bayrou souhaite que les partenaires sociaux s’emparent de la question de la TVA sociale, a-t-il déclaré mardi sur BFMTV et RMC. Le Premier ministre remet ainsi sur la table un dispositif abandonné depuis plus d’une décennie.
« Nous avons un problème de financement de notre modèle social », a affirmé le chef du gouvernement. Cette mesure, qui consiste à compenser des baisses de cotisations sur le travail une hausse de la TVA, avait été votée en 2012, avant d’être abrogée François Hollande.
Un mécanisme pour valoriser le travail
Le Premier ministre justifie cette proposition la nécessaire revalorisation du travail en France. « Le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être », a-t-il souligné, se disant « prêt à revoir la totalité de la question du financement du modèle social français ».
Cette position s’inscrit dans la continuité des récentes déclarations d’Emmanuel Macron. Mi-mai, le président avait appelé à « réformer » le modèle social « en le faisant reposer moins sur le travail et davantage sur la consommation », sans mentionner explicitement la TVA sociale.
Des oppositions déjà marquées
La proposition de François Bayrou a immédiatement suscité des réactions hostiles à gauche. Manuel Bompard, coordinateur national de La France Insoumise, a qualifié cette idée de « totalement inacceptable » sur franceinfo.
« Nous serons radicalement contre », a prévenu le député, qui dénonce l’injustice de cet impôt : « Pour les 10% des plus riches, 5% de leurs dépenses vont vers la TVA, pour les 10% les plus pauvres, c’est 12% de leurs dépenses ».
Un vieux débat économique relancé
La TVA sociale divise économistes et politiques depuis de nombreuses années. Ses partisans y voient un moyen d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises en allégeant leurs charges sociales. Ses détracteurs dénoncent une mesure qui pèserait davantage sur les ménages modestes, pour qui la consommation représente une part plus importante du budget.
Cette proposition intervient dans un contexte économique tendu, où le gouvernement cherche des solutions pour financer le modèle social français tout en stimulant l’activité économique. La question reste de savoir si les partenaires sociaux accepteront de s’emparer du sujet comme le souhaite le Premier ministre.
Le débat s’annonce vif, tant sur la pertinence économique de la mesure que sur ses conséquences sociales pour les différentes catégories de la population française.