Le Sénat examine les 2 et 3 juin la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile. Ce texte, adopté en mars 2024 à l’Assemblée nationale, cible particulièrement les pratiques des géants asiatiques de la fast-fashion comme Shein et Temu.
Des critères précis pour définir la fast-fashion
La proposition de loi établit plusieurs marqueurs pour identifier les acteurs de la fast-fashion : volume de production, rythme de renouvellement des collections et durée de commercialisation des articles. Les seuils exacts seront fixés ultérieurement décret.
Sensibilisation des consommateurs renforcée
Les plateformes devront afficher des messages près des prix pour encourager la sobriété, le réemploi et la réparation des vêtements. Ces informations devront souligner l’impact environnemental des achats textiles, quatrième source de pollution en Europe selon l’Ademe.
Un malus financier recentré
La commission sénatoriale a modifié le calcul du malus initialement prévu. Plutôt qu’un système basé sur l’affichage environnemental, les pénalités dépendront des pratiques industrielles et commerciales des entreprises. Cette évolution vise à épargner les enseignes françaises tout en ciblant les plateformes asiatiques.
Publicité : une interdiction limitée aux influenceurs
Le texte initial prévoyait une interdiction totale de la publicité pour les produits de fast-fashion. La commission sénatoriale a restreint cette mesure aux seules publicités réalisées les influenceurs sur les réseaux sociaux, principal canal promotionnel de Shein et Temu. Le gouvernement souhaite néanmoins rétablir l’interdiction complète.
Des réactions contrastées
Shein conteste cette législation via un rapport transmis aux parlementaires. Son porte-parole dénonce « une loi anti-Shein » qui ne responsabilise pas l’ensemble du secteur textile. Les associations environnementales regrettent de leur côté un texte « affaibli sous la pression des lobbies ».
Le vote final du Sénat est prévu le 10 juin. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, maintient sa volonté de « mettre un coup d’arrêt au développement de l’ultra fast-fashion ».