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Directeur de Bétharram nommé à Oloron-Sainte-Marie

Directeur de Bétharram nommé à Oloron-Sainte-Marie

Après quatorze années à la tête de l’établissement anciennement appelé Notre-Dame de Bétharram, Romain Clercq a été nommé directeur du collège-lycée Saint-Joseph d’Oloron-Sainte-Marie pour la rentrée prochaine.

Une mutation présentée comme volontaire

Romain Clercq, directeur du Beau Rameau depuis 2011, rejoint les rangs du collège-lycée Saint-Joseph d’Oloron-Sainte-Marie, près de Pau. L’intéressé évoque « une volonté de sa part de s’engager pour le projet d’un nouvel établissement », présentant cette mutation comme un choix personnel.

Vincent Destais, directeur diocésain de l’enseignement catholique, confirme cette version officielle. « Clercq est un très bon professionnel, une opportunité s’est ouverte à lui, il a postulé », explique-t-il, soulignant qu’« il n’y a pas de motif particulier » à cette nomination.

L’établissement du Beau Rameau accueille actuellement environ 500 élèves dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette institution privée catholique traverse une période difficile depuis que des affaires de violences ont éclaté au grand jour.

Des réactions contrastées

La nomination de Romain Clercq suscite des réactions mitigées. Le collectif des victimes de Bétharram exprime son « étonnement » face à cette mutation qui « soulève de nombreuses interrogations ». Les représentants des victimes questionnent notamment le maintien en poste jusqu’en 2024 d’un surveillant aujourd’hui mis en examen pour « viol personne ayant autorité » et « agression sur mineur de quinze ans ».

Du côté d’Oloron-Sainte-Marie, l’accueil s’avère également partagé. Plusieurs parents d’élèves ont manifesté leur mécontentement, craignant que cette nomination ne vienne « entacher l’image » de Saint-Joseph. Ces familles redoutent les répercussions d’une association avec les événements qui ont marqué l’ancien Notre-Dame de Bétharram.

Face à ces critiques, l’enseignement diocésain réfute catégoriquement tout « recyclage », maintenant sa position sur le caractère professionnel de cette mutation.

Un contexte judiciaire tendu

L’affaire Bétharram a donné lieu à plus de 200 plaintes déposées d’anciennes victimes. Seules deux d’entre elles, non prescrites, ont abouti à la mise en examen du surveillant concerné le 21 février dernier. Cette situation judiciaire complexe alimente les interrogations autour du timing de la mutation du directeur.

Les autorités diocésaines maintiennent que cette nomination résulte d’un processus habituel de gestion des carrières au sein de l’enseignement catholique. Elles soulignent que Romain Clercq dispose de quatorze années d’expérience à la direction d’établissement, constituant un atout pour son nouveau poste.

Enjeux pour l’avenir

Cette mutation intervient à un moment charnière pour l’enseignement catholique des Pyrénées-Atlantiques. La gestion des établissements confrontés à des crises nécessite des compétences particulières en matière de communication et de reconstruction de la confiance.

Pour Saint-Joseph d’Oloron-Sainte-Marie, l’arrivée de Romain Clercq représente un défi d’acceptation au sein de la communauté éducative. L’établissement devra composer avec les réticences exprimées certaines familles tout en intégrant l’expérience du nouveau directeur.

La rentrée scolaire prochaine permettra de mesurer la capacité d’adaptation de toutes les parties prenantes à cette nouvelle configuration administrative dans un contexte où la transparence et la protection des élèves demeurent des préoccupations majeures.

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