La suppression du sursis, proposée le ministre de la Justice Gérald Darmanin après les violences post-victoire du PSG, soulève une controverse sur l’efficacité des peines alternatives à l’incarcération.
Le député LFI Manuel Bompard a affirmé sur TF1 que le taux de récidive atteint « 60% après une peine de prison ferme » contre « 34% après une peine avec sursis ». Si le premier chiffre correspond aux données officielles, le second provient d’une source inattendue.
Des statistiques officielles partielles
Le ministère de la Justice confirme que 63% des personnes libérées en 2016 ont récidivé dans les cinq ans suivant leur sortie. Cette proportion augmente progressivement : 34% la première année, 48% après deux ans, jusqu’à près de 60% la quatrième année.
Une source générée intelligence artificielle
Les chiffres sur le sursis cités Manuel Bompard proviennent du site juridique-enligne.fr. L’analyse révèle plusieurs indices de contenu généré artificiellement : auteur unique non identifiable, horaires de publication atypiques, mentions légales inaccessibles et images créées IA.
Le site cite une prétendue étude longitudinale 2015-2020 du ministère de la Justice, introuvable dans les archives officielles. Il mentionne également une enquête auprès de juges et des recommandations du Contrôleur général des lieux de privation de liberté qui s’avèrent fictives.
Des études anciennes plus nuancées
Des recherches datant de 2005 menées Pierre-Victor Tournier montrent que sur cinq ans, 61% des condamnés à de la prison ferme récidivent, contre 52% pour le sursis avec mise à l’épreuve et 36% pour le sursis simple.
Une autre étude de 2010 portant sur des peines de 1996 révèle des écarts similaires : 39% de récidive après un sursis simple contre 72% après la prison ferme. Ces données, vieilles de 20 à 30 ans, précèdent les récentes réformes du sursis et l’augmentation générale du taux de récidive.
La multiplication des faux sites d’information générés IA pose un défi majeur pour le débat public, même lorsque les chiffres avancés s’approchent de réalités documentées des études plus anciennes.