Dans la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1er juin, Hichem Miraoui, coiffeur tunisien de 46 ans, a été tué balles à Puget-sur-Argens (Var). Le suspect, un Français de 53 ans, a été interpellé après avoir diffusé des vidéos à caractère raciste avant et après son passage à l’acte.
Les faits se sont déroulés dans un quartier résidentiel de cette commune de 25 000 habitants près de Fréjus. La fusillade a également fait un blessé, un demandeur d’asile kurde touché à la main. La compagne du tireur présumé a alerté les gendarmes, signalant que son compagnon venait d’ouvrir le feu sur un voisin.
Le GIGN d’Orange a procédé à l’interpellation du suspect qui avait pris la fuite en voiture. Les forces de l’ordre ont découvert dans son véhicule plusieurs armes, dont un pistolet automatique et un fusil à pompe.
Des vidéos racistes diffusées sur les réseaux sociaux
Le suspect s’est filmé avant et après les faits, tenant des propos explicitement racistes. Dans l’une des vidéos, visiblement alcoolisé et armé, il multiplie les insultes contre « les islamiques » et appelle « les Français » à agir. Son compte Facebook révèle des années de commentaires haineux visant la communauté musulmane.
« On est face à une idéologie, une préméditation », souligne Me Mourad Battikh, avocat de la famille Miraoui. La victime, issue d’une fratrie de huit enfants, s’était installée en France depuis plusieurs années. Les témoignages locaux dépeignent un homme apprécié dans sa ville.
La justice antiterroriste se saisit du dossier
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de l’affaire lundi, ouvrant une enquête pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Les investigations sont menées conjointement la DGSI et la sous-direction antiterroriste.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé un « crime raciste et prémédité », « sans doute antimusulman ». Les autorités tunisiennes, la voix de leur ministre de l’Intérieur Khaled Nouri, ont condamné un « crime terroriste » et demandé une protection accrue de leurs ressortissants en France.
Le suspect, amateur de tir sportif, n’était pas connu des services de renseignement ni signalé pour radicalisation. Selon des témoignages recueillis dans le voisinage, il avait proféré des insultes racistes envers Hichem Miraoui dans les jours précédant le drame et vandalisé son scooter avec des tags haineux.
