L’enseigne d’ameublement aux 143 magasins annonce que ses offres de reprise risquent d’être jugées irrecevables le tribunal de commerce de Bobigny.
Casa France traverse une zone de turbulences qui pourrait lui être fatale. L’enseigne de magasins d’ameublement, qui emploie près de 700 salariés répartis sur 143 points de vente en France, a annoncé mercredi se diriger vers une liquidation judiciaire.
Dans un communiqué publié en fin de journée, l’entreprise a précisé que « au regard des critères exigés la loi, les offres [de reprise] pourraient être jugées irrecevables » le tribunal de commerce de Bobigny. La décision définitive sera rendue le 27 juin prochain.
Un redressement judiciaire qui tourne court
Cette annonce marque un tournant dramatique pour Casa France, placée en redressement judiciaire dès le mois d’avril. Cette procédure faisait suite à la faillite de la filiale belge qui assurait des services vitaux pour l’ensemble du groupe : logistique, informatique de gestion et finance.
La perte de ces « services essentiels » a privé Casa France de moyens opérationnels fondamentaux, fragilisant considérablement sa situation financière. Malgré les tentatives de restructuration, les offres de reprise présentées ne semblent pas répondre aux exigences légales requises.
Des magasins déjà en mode déstockage
Les signaux d’alarme étaient perceptibles depuis plusieurs semaines. Les 143 magasins du groupe participaient à une vaste opération de déstockage, proposant des produits bradés à leur clientèle. Cette stratégie commerciale témoignait des difficultés croissantes de l’enseigne à écouler ses stocks.
La mesure de liquidation judiciaire concernerait « l’ensemble des magasins » ainsi que « les fonctions supports de l’enseigne en France », selon les déclarations de la société. Cette perspective menace directement l’emploi de près de 700 personnes réparties sur le territoire national.
Un secteur de l’ameublement sous pression
Casa France n’échappe pas aux maux qui frappent le secteur de l’ameublement français. L’enseigne subit de plein fouet le ralentissement des affaires lié à la crise immobilière, qui réduit mécaniquement les achats de meubles des ménages.
La concurrence du géant suédois Ikea et l’essor du commerce en ligne exercent une pression supplémentaire sur les enseignes traditionnelles. Face à ces défis, Casa France avait déjà initié un plan de restructuration début 2024, fermant ou vendant plus de 10% de ses magasins européens.
Une stratégie de relance avortée
Ce plan de relance visait un retour à la rentabilité d’ici 2026. Les dirigeants misaient sur une rationalisation du réseau de magasins et une optimisation des coûts pour retrouver l’équilibre financier. La faillite de la filiale belge a bouleversé cette feuille de route, privant le groupe français de son infrastructure logistique et administrative.
L’histoire de Casa France illustre les difficultés structurelles du secteur de l’ameublement face aux mutations du marché. Entre transformation des habitudes d’achat, concurrence accrue et conjoncture économique dégradée, les enseignes traditionnelles peinent à s’adapter.
Le tribunal de commerce de Bobigny disposera désormais de deux semaines pour examiner les dossiers de reprise et statuer sur l’avenir de Casa France. Cette décision déterminera le sort de 700 emplois et l’existence même d’une enseigne présente depuis des années sur le marché français de l’ameublement.